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Pierre Savelli : « L’année 2024 sera celle de la tranquillité publique à Bastia »


Paule Cournet le Vendredi 5 Janvier 2024 à 20:22

A l’aube de cette nouvelle année, le maire de Bastia, Pierre Savelli, a ouvert les portes de son bureau à CNI afin de dresser la liste des grands projets de 2024. Des chantiers, nombreux, qu’il entend mener en concertation avec les habitants à l’année d’une ville dynamique et en pleine transformation.



Pierre Savelli
Pierre Savelli
- Dans quelles dispositions débutez-vous l’année ?
- Nous commençons l’année comme nous l’avons terminée. En étant concentré et au travail. On a essayé de prendre quelques jours de repos entre Noël et le Jour de l’an, même si le moment n’est pas toujours propice. Il y a de l’actualité, les festivités ; on a organisé le Réveillon du CCAS qui s’est très bien passé… mais bon, on ne va pas dire que c’est une habitude, mais cela fera 8 ans dimanche que je suis maire de la ville. Les services reprennent peu à peu en attendant la rentrée lundi, mais la vie d’une collectivité comme une mairie, ça ne s’arrête jamais.

- Quels sont les grands projets que vous avez déjà initiés ou que vous lancerez en 2024 ?
- Si l’on se concentre sur les gros chantiers, ceux qui vont changer la ville, le plus gros de la mandature, si ce n’est de l’histoire de la Ville, avec le tunnel, c’est bien entendu celui du Théâtre. Il est fermé depuis le 14 octobre, on a commencé à démonter tout ce qui pouvait l’être à l’intérieur et nous avons validé, en décembre en conseil municipal, le plan de financement des travaux qui s’élèvent à 32 millions d’euros. Et là, les travaux de désamiantage vont débuter au cours du 1er semestre, et ensuite, derrière, tout va suivre.

- Ce chantier va-t-il avoir un impact sur la programmation culturelle de la ville ?
- La programmation culturelle a été complètement déplacée à L’Alb’oru qui sera un lieu extrêmement utilisé dans les 3 à 4 prochaines années (Ndlr : la réouverture du Théâtre municipal devrait intervenir au début de 2028). La carte culturelle restera à l’identique de ce que l’on pouvait proposer avant, en s’adaptant, naturellement, à la dimension de cette salle qui a une moindre capacité. Si des gens sont très demandés, on pourra faire une double programmation. Cela peut s’étudier. 

- Le Vieux-Port est aussi un chantier important pour les Bastiais...
- Tout à fait, avec le quai Sud qui est terminé même si des travaux se poursuivent, car tant que le construction de l’immeuble se poursuit, nous n’avons pas voulu installer les dalles et les abîmer. Mais ça, c’est l’histoire d’une semaine. Ensuite, il nous reste le quai Nord et la Madunetta dont les travaux vont s’achever au printemps 2024, et la dernière phase, celle qui concerne le parking Pouillon, ne se fera que quand on aura construit les parkings de substitution. 

- Quelles pistes avez-vous retenues pour proposer de nouvelles places de stationnement ?
- Nous avons deux projets. Le premier est celui de la Capochja, à côté des pompiers, où l’on va construire un parking silo (NDLR, à étages) de 300 places, ce qui nous permet de capter notamment les voitures qui viennent du Sud, en permettant ensuite d’entrer en ville par le Vieux-Port en passant par l’Aldilonda, soit de prendre le bus ou le train. Le deuxième concerne le parking de la Gare, et là il s’agira d’un parking provisoire de 250 places, en attendant que soit construit un parking pérenne de 700 à 800 places. Cela va nous permettre, déjà, de créer des aires de stationnement supplémentaires.

- C’est un point noir, aujourd’hui, le stationnement sur la ville ?
- Ça dépend des heures, des moments de l’année ; si vous venez à Bastia pendant les Fêtes, forcément, vous allez dire ‘il n’y a pas assez de place’. Objectivement, entre les parkings et les stationnements en surface, Bastia n’est pas mal lotie. Pour les commerces, cependant, il faut en faire plus. Par ailleurs, pas mal de gens viennent travailler en voiture. C’est un peu le cas de toutes les villes. Concernant le parking de la Gare, il va nous être utile également dans le cadre de la transformation de l’immeuble Cézanne où une partie des logements seront vendus en accession à la propriété et une autre partie sera dévolue à des logements sociaux.

- Vous comptez également de nombreux projets dans les écoles ?
- Tout d’abord, l’école Gaudin, qui est la plus ancienne école de la ville, a subi un grand programme de restructuration. Tout a été refait. Il ne reste que les quatre murs et nous construisons à la place, une école ultramoderne avec une orientation tournée vers les nouvelles technologies et le numérique. Elle devient, vous le savez, l’École Venturi-Gaudin : Venturi, de la maternelle au CE2, ensuite les enfants de l’école Venturi iront à Gaudin pour le CM1 et le CM2. Cela nous permet d’optimiser des moyens, mais surtout cela nous permet d’insuffler de la mixité, ce dont notre ville a besoin. Le deuxième grand projet sera celui du restaurant scolaire et de l’extension de l’école Defendini à Montesoro. Il va permettre aux enfants de gagner en autonomie avec, aussi, un jardin potager. On a également instauré dans les écoles, un grand plan, ce qu’on appelle Scola Fresca, avec l’installation de brasseurs d’air qui fonctionnent très bien. Enfin, toujours dans le milieu scolaire, nous menons un audit avec la Police nationale afin de sécuriser l’ensemble de nos écoles, pour protéger aussi bien nos enfants que les personnels éducatifs. Elles répondent déjà toutes aux normes en vigueur, mais nous voulons aller plus loin.

- Vous poursuivez la transformation de la ville…
- Le grand projet en termes d’urbanisme qui va débuter cette année est bien entendu le NPRU (nouveau programme de rénovation urbaine). Ainsi, nous nous sommes portés acquéreurs du bâtiment 36 sur le quartier ‘cités des Lacs, des Monts et des Arbres’  qui devrait être déconstruit dans le courant du premier semestre 2024. À terme, sur l’ensemble du quartier, ce seront près de 40 millions d’euros qui seront investis avec rénovation énergétique des logements, construction de nouveaux logements et réaménagement complet du quartier puisque la ville sera propriétaire des voiries. Il s’agit, aussi, par le biais de ces projets, de remettre de l’équité. C’est un projet très attendu par les habitants du quartier. Ça va concerner également le réaménagement de la Place du Commerce. Ce quartier est en pleine mutation, et nous en sommes très fiers. 

 

- D’autres projets ?
- Si vous passez par la ville, vous voyez que le centre ancien est en pleine mutation. Nous avons environ 70 logements qui sont soit en phase de livraison, soit en phase de finition au Puntettu. Bastia, aujourd’hui, c’est à peu près 50 000 habitants en 2020, il y en avait 43 000 en 2014. Ce sont des gens qui arrivent de l’extérieur bien entendu puisque le solde naturel est négatif, comme partout en Corse. 

- Il y a donc une véritable attractivité de la ville ?
- La ville est attractive, il y a du monde, elle est vivante, n’en déplaise à quelques-uns ! Parfois, elle est peut-être même trop, car des gens se plaignent, souvent à juste raison, de nuisances sonores. La difficulté à laquelle nous sommes confrontés est : comment concilier l’attractivité, le développement économique, l’animation, la fête et le cadre de vie ? Pour trouver un équilibre, il faut beaucoup de discussions avec tous les acteurs de la ville, les élus, les partenaires, les commerçants, les riverains, sachant que le riverain a plus de droits que les autres. Son avis compte plus que celui des autres. Ce sera d’ailleurs, l’un des chantiers de 2024 : Bastia on y travaille, on s’y amuse, on fait la fête, mais surtout aussi, on peut s’y reposer. Notre chantier sera celui de la tranquillité publique. Je crois que ça va être l’objectif de l’année.

- Quelle est la place de l’écologie dans la politique que vous menez ?
- Nous sommes passés des ampoules classiques aux ampoules à LED qui sont beaucoup moins consommatrices d’énergie. Nous avons aménagé le Fort Lacroix pour que tous les Bastiais puissent en profiter, nous avons aménagé des parcs, des espaces de loisirs, avec la volonté de reconnecter les quartiers. Nous aurions pu y construire des immeubles face à l’archipel toscan à 7000 euros le mètre carré. On a dit ‘non, on ne va rien construire, on va aménager cet espace pour les Bastiaises et les Bastiais. L’écologie, je ne vous en parle pas, car elle guide chacun de nos choix, elle est la marque de notre engagement nationaliste. C’est un projet éminemment politique, car il traduit nos idéaux depuis toujours. Mais on travaille aussi beaucoup sur la transition énergétique avec la sortie du gaz, on piétonnise, au niveau de la CAB, on renouvelle la flotte des bus pour des transports moins polluants et nous travaillons sur un plan de végétalisation important de la ville. Nous devrons aussi réfléchir, de concert avec la population, à quelles sont les essences qui pourront remplacer les palmiers afin de constituer des îlots de fraîcheur, car c’est une vraie question liée au réchauffement climatique.

- Un mot pour finir ?
- Un immense merci aux agents qui nettoient et entretiennent la ville. Ce sont des anonymes, sur le pont, quelle que soit l’heure, parfois de très bonne heure, quels que soient le temps et les conditions. C’est grâce à eux que l’on peut vivre dans une ville propre et agréable. Je veux les remercier et leur rendre hommage.